Baillestavy

Baillestavy Pyrénées-Orientales Occitanie

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Les 1742 hectares de la commune de Baillestavy ~ Vallestàvia  s'étalent sur les contreforts nord-est du massif du Canigó.  
La rivière la Lentillà qui prend sa source sur la commune voisine de Valmanya traverse le territoire et le village, avant de poursuivre son chemin en direction du nord pour rejoindre la Têt. 
Au sud le Puig dels Becís et ses 1731 m d'altitude domine le paysage et marque la limite communale entre Estoher, Valmanya et Baillestavy.                📷 ©Claudefà ▼



Depuis l'Antiquité l'exploitation du minerai de fer du massif du Canigó a marqué de son empreinte de nombreux paysages et bâtiments des terres de Baillestavy.

C’est en 949 que l’on trouve la première mention de "Valle Stavia » comme possession de l'abbaye de Saint-Michel de Cuixà ~ Sant Miquel de Cuixà. 

Le village prendra naissance autour de l'ancienne église de Saint-André ~ Sant Andreu située à environ 300 m au nord du village actuel, en rive gauche de la Lentillà. 
Citée en 1011, elle fut bâtie sur un site métallurgique antique, sur deux campagnes de constructions.
L'édifice roman est à nef unique et se ferme à l'est sur une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four. 
Sant Andreu fut remplacée au 17e siècle par l'église paroissiale actuelle, également dédiée à Saint-André et située sur les hauteurs du village actuel, appelée la Tour.    
Abandonnée, l'église tombera petit à petit en ruines, jusqu'à l'effondrement d'une partie de ses voûtes et de son clocher. 

Entre 2009 et 2015, une campagne de restauration fut engagée par la commune de Baillestavy, avec le soutien de l’association "Memoria de Sant Andreu", afin de redonner à l'édifice son aspect originel.
Dans ses murs, à découvrir une exposition permanente sur la métallurgie antique et médiévale dans la vallée de la Lentillà et sur le Massif du Canigó. 📷 ©Claudefà ▼



Un peu plus tard il sera fait référence en 1255, du "Puig del Castell.
Au sommet de la colline où se dresse le village actuel de Vallestàvia furent construites une maison forte et des habitations, ceinturées d’une enceinte. Les villageois cherchant à se protéger des crues de la Lentillà et à profiter de la sécurité qu'offrait le "castell" désertèrent l'emplacement d'origine du village.
C'est ainsi que prit forme le quartier de la "Torre" construit sur les murs du château. La tour quant à elle deviendra le clocher de la nouvelle église paroissiale Saint-André en 1762.   📷 ©CHibs ▼



Tout au long du Moyen Âge, l'activité minière et le travail du fer seront les principales ressources du village de Baillestavy.
En contrebas, aux pieds des feixes (terrasses) du village, naitra le quartier dit "La farga" qui tire son nom de l'existence d'une forge hydraulique qui utilisait les eaux de la Lentillà. Elle fut détruite en 1887 afin de permettre la construction de la route conduisant à Vinçà.

Les quartiers de la Torre et de la Farga sont reliés par un magnifique pont médiéval en dos-d’âne. Abimé par les nombreux assauts des eaux de la Lentillà, il fut reconstruit en 1775.  📷 ©CHibs ▼



Baillestavy a compté de nombreux mas, et cortals dispersés sur son territoire. Au nord-ouest du village le hameau "La Coma", ensemble d'habitations ayant été construites auprès de la mine du même nom.
L'exploitation du minerai de fer a fourni de nombreux emplois tels que les mineurs, piqueurs, muletiers, porteurs, bûcherons, charbonniers, fondeurs. 
À dos d'homme, ou à dos d'âne, le minerai de fer regagnait la plaine.
Mais au milieu du 19e siècle, une à une les forges fermèrent. 
L'utilisation du haut-fourneau, la complexité d'acheminement du minerai, les difficultés à trouver le bois pour alimenter les forges entraineront la fin des forges catalanes.
Seules quelques-unes d'entre elles perdureront et notamment celle de la Coume jusqu'en 1969.



La commune de Baillestavy compte sur son territoire de nombreuses traces de ce passé minier. 
À l'entrée du village, on peut découvrir un des derniers wagonnets qui permettait le transport du minerai de fer.  📷 ©CHibs ▼



À la fin du 19e siècle, un premier système de téléphérique fut construit, complété par un deuxième au cours des années 1960.
Ces téléphériques dont on peut voir encore quelques vestiges, équipés de wagonnets acheminaient le minerai jusqu'aux fours à griller, que l'on peut apercevoir au sud du village en bord de route en direction de Valmanya.               
📷Instagram @jessica_bnfs ▼



Cette petite commune composé de 117 habitants de nos jours, se retrouvera au 17e siècle au cœur de la Révolte des Angelets de la Terra. 
Les paysans se soulèveront de 1667 à 1675 contre les autorités françaises de la province du Roussillon, après l'instauration en 1661 de la gabelle, impôt sur le sel. 
L'instauration de cet impôt allait à l'encontre de ce que Louis XIV avait garanti à la signature du Traité des Pyrénées le 7 novembre 1659, c'est-à-dire le maintien de leurs privilèges, et en particulier le droit d'acheter le sel sans imposition, suite à son abolition par le roi Jacques II de Majorque en 1283.
Cette révolte qui avait pris naissance dans le Vallespir gagnera ensuite le Conflent et le Roussillon.
Sous les ordres de Josep de La Trinxeria, de Prats-de-Mollo, Joan-Miquel Mestres de Baillestavy, aussi connu sous le nom "l’Hereu Just" sera un des principaux protagonistes de la rébellion. 
En 1671, le Conseil souverain condamna à mort par contumace Josep de La Trinxeria, ainsi que ses lieutenants et leurs complices. Les Angelets de la Terra s'exileront de l'autre côté de la frontière pour échapper à la sentence.



Loin des sentiers battus, chargé d'histoire Baillestavy se laisse découvrir aux travers de nombreux petits sentiers qui permettent de s'engouffrer dans son passé minier… ► Baillestavy-Valmanya