
Rodès
Rodes Pyrénées-Orientales Occitanie
Situé aux portes du Conflent, la commune de Rodès s'étire sur 1811 ha répartis de part et d'autre de la Têt entre le Serrat Blanc, et les contreforts du massif du Canigó.
La Têt qui prend sa source au pied du pic Carlit à 2 405 m d'altitude a entaillé au fil des siècles la roche donnant naissance aux gorges de la Guillera. Elles s'ouvrent juste à côté du village de Rodès, et constituent un cadre formidable, placé sous le signe de l'eau, la rivière, et les canaux.
Au cours du Moyen Age, le territoire connus de nombreux petits hameaux et village de nos jours quasiment tous disparus. Plusieurs noyaux d'habitations apparaitront celui de Croses, de Domanova, de Ropidera et un peu plus tard sur le site du village de Rodès.
La population s'installa entre autre au pied du Canigó dans la vallée de la Ribera de Croses, dans le village aujoud'hui disparu de Croses.
Sur les hauteurs à 325 m d'altitude, une maison forte nommée Doma Nova ~ Maison Nouvelle fut construite. Documentée dès 942, elle appartenait à la famille de Domanova et possédait sa propre chapelle. (Ermitage Notre-Dame de Domanova)
Quelques années plus tard au cours du 11e siècle, la famille de Domanova considérant ne pas être suffisamment protégée sur la colline, fit construire dans la vallée de la Via Confluentana, le castellum Rodenis mentionné en 1068, le château de Rodès.
Le cœur du village de Rodès naitra quelque temps après la construction du "castellum Rodenis". La population comme dans de nombreux autres villages du Moyen Âge put profiter de la protection du château en surplomb.
C'est ainsi que fut construite l'église Notre-Dame de l'Assomption en haut du village adossée à la roche. D'origine romane elle fut à l'origine dédiée à Saint-Jean ~ Sant Joan Evangelista.
Devenue église paroissiale en 1571, elle sera remaniée au cours du 17e siècle. Elle changea d'orientation, mais aussi de nom pour devenir l'église Notre-Dame de l'Assomption ~ Nostra Senyora d'Agost.
Elle conserve de nombreux retables dont le retable du Rosaire du 17e siècle.
Au fil des siècles étant devenu trop exigu, la population délaissa le vieux village et ses ruelles pentues et s'installa en direction de la plaine.
À découvrir en contrebas du village en longeant la Carrer de la Casa Trencada et le rec de Corbera, l'entrée du défilé des gorges de la Guillera.
À quelques dizaines de mètres sur la rive opposée, vous découvrirez les vestiges des bâtiments de l'ancienne carrière de granit.
Alors qu'à l'aube du 20e siècle, l'activité économique de la commune s'articule autour de la viticulture, l'oléiculture, mais aussi la sériciculture vient l'époque de la crise viticole, et de la Première Guerre mondiale.
Le village peu à peu déserté connaitra une augmentation de sa population à partir de la mise en exploitation de la carrière de granit en 1915.
La carrière de La Devesa fut exploitée pendant une vingtaine d’années par la Société des carrières de granit du Canigou.
Le granit extrait à l'explosif était transporté par un câble transporteur et ensuite acheminé à la gare de Bouleternère jusqu'en 1923 date à laquelle la Compagnie du Midi réalisera un embranchement particulier et la gare de Domanova-Rodès.
La carrière fournira une grande partie des pavés utilisés par les Ponts et Chaussées pendant 24 ans. En 1939, l'utilisation du bitume se multipliant la carrière fermera ses portes.
À l'extrémité ouest de la commune de Rodés en limite de Vinça et du lac, surplombant le barrage, on peut découvrir l'église Saint-Pierre de Belloch ~ Sant Pere de Bell-lloc à 296 m d'altitude.