
Saint-Laurent-de-la-Salanque
Saint-Laurent-de-la-Salanque Pyrénées-Orientales Occitanie
La commune de Saint-Laurent-de-la-Salanque ~ Sant Llorenç de la Salanca est située comme sa voisine du Barcarès dans la région naturelle de la Salanque.
D'une superficie de 1239 ha, elle est constituée par une partie des eaux de l'étang de Salses-Leucate, une zone importante utilisée par un terrain militaire ainsi que de nombreuses surfaces cultivables.
L'Agly au sud du territoire marque la limite de la commune avec sa voisine Torreilles.
En mars 1929 Saint-Laurent-de-la-Salanque verra une partie de sa superficie disparaître au profit de la création de la nouvelle commune voisine du Barcarès.
Le territoire trouve son origine dans la formation d'une 'cellera" autour d'une première église romane dédiée à Sant Llorenç bâtie en 850.
La première mention du village apparaît dans les textes en 981 en tant que "Villa Sancti Laurentii". Un peu plus tard on trouve la trace d'un château de Saint-Laurent dans les textes du capbreu royal de 1292 sous les termes de "Castro de Sancto Laurencio", ainsi que trois portes du castrum : la porte de la mer, celle de Torreilles, celle de Mont.
La nouvelle église Sant Llorenç fut construite sur les bases de l'ancienne église romane, et fut complétée au cours des 18e et 19e siècles. Son clocher coiffé d'un superbe coq est une tour carrée surmontée de quatre petites tourelles. À chaque angle de la tour apparaissent des gargouilles d'angle en forme de canons. En 1810, la grande porte sera posée à l'Est. Au-dessus de celle-ci on découvre, plaqué dans le bois la reproduction d'un grill en référence à Sant Llorenç mort martyr sur un gril, en 258 à Rome et saint protecteur de la ville. Ce même symbole apparaît aussi sur les armoiries de la cité, accompagné d'une voile latine rappelant les origines maritimes de la ville.
L'église conserve à l'intérieur des retables du 17e et 18e siècle, des statues de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs et de Saint-Gaudérique, un bénitier du 17e ainsi qu'un ex-voto marin du 19e siècle.
Elle possède un orgue installé en 1873 de la maison Théodore Puget & Fils qui a construit ou reconstruit un bon nombre d'orgues dans le sud de la France. L'orgue de l'église de Saint-Laurent est classé, pour sa partie instrumentale au titre d'objet des Monuments historiques depuis 1991.
En janvier 2020, un incendie s'est déclaré à l'intérieur endommageant une partie de l'église.
Au cours du 14e siècle, des travaux d’endiguement du fleuve Agly seront effectués par Pierre IV pour protéger le territoire des crues et viendront ainsi compléter les premières installations des Templiers.
En 1692, le territoire sera rattaché à sa voisine Torreilles par la construction de l’un des premiers ponts en bois enjambant le fleuve de l'Agly.
À la Révolution française, Saint-Laurent-de-la-Salanque tout comme Sainte-Marie-la-Mer, changera temporairement de nom et deviendra Sentinelle-de-l'Agly.
Saint-Laurent-de-la-Salanque fut la ville natale d'un certain Eloi Pino né en 1845 qui sillonna les mers avant de mettre le cap sur l’Abyssinie au nord de l'actuelle Éthiopie. Afin d'établir un négoce d'armes avec le roi Ménélik II, il s'installera en bordure de côte du golfe d'Aden dans un endroit désert mis à part quelques huttes. Dans le cadre de l'expansion coloniale française, une escale de ravitaillement pour les navires y sera aménagée. En 1887 sera construit le port de ce qui deviendra "Djibouti".
C'est à cette époque qu'Eloi Pino échangera avec Arthur Rimbaud, lequel pratiquait lui aussi le trafic d'armes.
📷 Roi Ménélik II 🔺
À la fin de 1889, Eloi Pino entreprendra la construction de la première maison en dur de Djibouti.
En 1891 de retour à Saint-Laurent-de-la-Salanque il se mariera avec une jeune fille de Maureillas "Thérèse Fourcade". Ils repartiront tous deux à destination de Djibouti et il y fera construire "L’Hôtel des Arcades"
En 1894, Djibouti comptera déjà presque 5000 habitants.
Il quittera l'Abyssinie en 1898 après des affaires infructueuses et la trahison d'un associé et fera construire le Mas Pino à Saint-Laurent-de-la-Salanque où il y mourra le 8 mai 1907.
Il est considéré comme l'un des fondateurs de la ville de Djibouti..
Ancienne base d'hydravion Latécoère
A découvrir sur les rives de l'étang de Salses-leucate le ponton de l'"Escale", ancienne base d'hydravion Latécoère où furent testés de nombreux hydravions avant d'être mis en service.