
Sainte-Marie-la-Mer
7.5 km
Sainte-Marie-la-Mer Pyrénées-Orientales Occitanie
📷 © Sainte Marie Tourisme
Sainte-Marie-la-Mer est située dans la région naturelle de la Salanque ~ Salanca qui forme la partie nord-est de la plaine du Roussillon. Elle est bordée par l'étang de Salses (au nord) et le littoral (à l'est), par la Têt et l'agglomération de Perpignan (au sud). Elle est constituée principalement d'anciens marécages assainis, d'où le nom de " Sal Lanque " : les " Terres Salées ".
Elle est bien souvent confondue avec Saintes-Maries-de-la-Mer ou Les Saintes-Maries-de-la-Mer dans le département des Bouches-du-Rhône.
Comme ses voisines de littoral, Sainte-Marie-la-Mer est constituée de deux entités, le centre historique construit autour de l'église Sainte-Marie et à environ 2 kilomètres, la station balnéaire Sainte-Marie-Plage. Elles sont partagées par le passage de la route départementale qui relie Saint-Cyprien au Barcarès. Au sud du territoire la Têt fait office de limite avec la commune voisine de Canet-en-Roussillon.
Un proverbe catalan dit " Canet i Santa Maria se van pas fer amb un dia." – Canet et Sainte Marie n’ont pas été édifiés en un jour – symbolisant leurs origines lointaines.
Le territoire apparaît pour la première fois en 982 dans un acte du roi Lothaire. Il y est fait mention de deux hameaux, "Pabirans" et "Biguaranas". Tous deux se sont formés autour de leurs églises paroissiales : Santa Maria de Paribans et Sant Andreu de Bigaranes.
En 1198, Raymond de Canet afin de protéger les hameaux de son fief de possibles incursions françaises, obtiendra de Pierre II le Catholique roi d'Aragon la possibilité de fortifier l'un d'entre eux. Son choix se portera sur Santa Maria de Paribans.
La protection offerte par les fortifications enclenchera l'exode des habitants de Saint-André vers la nouvelle cellera et entraînera le déclin du hameau de Saint-André de Bigaranes, jusqu'à le faire disparaître peu à peu des cartes. Seule l'église défiant le temps résistera jusqu'au 19e siècle. Saint-André était situé au nord-ouest du hameau de Santa Maria de Paribans, occupé de nos jours par des champs.
Des anciennes fortifications l'on peut découvrir sous la tour de l'Horloge qui domine le village une porte en plein cintre subsistante de l'ancienne enceinte, une tour d'angle et quelques pans de mur faits de galets au nord-ouest du village, ainsi qu'au sud l'église de Santa Maria, en partie intégrée dans l' enceinte défensive.
En 1322, Sainte-Marie fut incorporée à la vicomté de Canet, lors de sa création par le roi Sanche I de Majorque en faveur de Guillaume IV de Canet. Elle restera en sa possession jusqu'à la Révolution française. Au cours des siècles suivants, elle subira comme beaucoup d'autres communes, les épidémies de pestes, les assauts répétés des armées françaises et espagnoles.
Sous la Révolution française, à l'instar de Port-Vendres qui deviendra "Port-de-la-Victoire", Sainte-Marie prendra le nom "révolutionnaire" de Redoute-de-l'Agly ou Redoute-Maritime.
Un siècle plus tard, en 1880 un fonctionnaire du ministère de l'Intérieur aurait effacé lors d'un jeu d'écritures les termes "la mer" au nom du village. Il faudra attendre février 2017 pour que par décret Sainte-Marie retrouve son nom complet "Sainte-Marie-la-Mer" dans les registres officiels.
Comme les communes de Canet-en Roussillon et Saint-Cyprien, Sainte-Marie-la-Mer verra se développer sur son littoral au début du 20e siècle les prémices d'une station balnéaire. Sur l'ancien lieu-dit "La redoute" aujourd'hui disparu, les pêcheurs installèrent des petits baraquements afin d'y entreposer leur matériel, le littoral restant exclusivement un lieu de travail, consacré à la pêche.
Bien que le village ait vu sa population passer de 670 habitants au début du 20e siècle à 4770 de nos jours, voire plus de 20 000 personnes pendant l'été, Sainte-Marie-la-Mer a su allier " le charme d'un joli village catalan à la modernité d'une station balnéaire".
Sainte-Marie-la-Mer n'a rien à envier de ses voisines. Alors que sa station balnéaire offre de multiples activités de loisirs, son cœur de village quant à lui appelle à la flânerie.
Depuis quelques années, de multiples trompe-l’œil égrenés par Bernard Gout résidant au village, décorent les murs de Sainte-Marie-la-Mer et attisent la curiosité des visiteurs.
À l'instar du Pont des Arts à Paris, le Passage du 18 Juin ou Passage des Amoureux abrite lui aussi ses cadenas de "l'amour" à l'abri de son ciel de parapluie. Sculpture, cadran solaire viennent compléter la balade.
L'église Notre-Dame-de-l ‘Assomption
Au centre du village l'église paroissiale Notre-Dame-de-l ‘Assomption. Bien que l'église primitive de la cellera Sainte-Marie de Pabirans ait disparu, Notre-Dame-de-l ‘Assomption en a conservé ses fondations romanes.
Au cours des siècles elle a subi différents remaniements et notamment au niveau de sa nef qui détruite au 18e fut reconstruite au 19e siècle. Elle est flanquée de six petites chapelles, où d'en l'une d'elles on peut découvrir un fragment de linteau en marbre blanc de l'ancien portail de Santa Maria de Pabirans.
Son abside pentagonale, partie la plus ancienne de l'édifice, présente une conception assez singulière pour la région, mais en relation avec son caractère défensif puisque faisant partie des fortifications de la cellera au 13e siècle.
L'abside a fait l'objet d'un classement au titre des Monuments Historiques en 1983 et la nef d'une inscription à la même date.
Le port
Sainte-Marie-la-Mer-plage dispose elle aussi d'un port de plaisance équipé de 500 anneaux. Il fut longtemps considéré comme un simple abri côtier, sans statut portuaire.
Son emplacement n'est pas lié au hasard, mais aux tourments de la nature.
En 1940, les terribles inondations du mois d'octobre dites de " l'Aïguat" modifieront la position de l'embouchure de la Têt. Le fleuve qui à l'origine contournait la colline de "La Crosta" pour aller se jeter dans la mer à l'emplacement du port actuel de Sainte-Marie-la-Mer trouvera un accès direct en délaissant ce contournement. Dès lors l'ancienne embouchure toujours alimentée par le ruisseau de "l'Achau Nobe" restera ouverte et deviendra le "port" de Sainte-Marie-la-Mer.
Surnommée "un village à la plage", la commune propose tout au long de l'année de nombreuses animations et notamment la Noche Marinoise où se mêlent bandas, bodegas, correfocs, feu d'artifice chaque dernier samedi de juillet, mais aussi pour les sportifs la Marinade, course pédestre incontournable sur un circuit en boucle de 10Km sur routes et chemins, en bord de mer organisée tous les 14 août qui rassemble jusqu'à 1000 coureurs.
Tout au long de l'année le baladoir en bord de mer, le circuit balisé de la Marinade, les trompe-l'œil des ruelles du village méritent une petite escapade.
➡️ Les trompe-l’œil de Sainte-Marie-la-Mer