
Canet-en-Roussillon
Canet-en-Roussillon Pyrénées-Orientales Occitanie
Le territoire de Canet s'étale sur 2239 hectares, bordés au nord par la Têt et au sud par l'étang de Canet-Saint-Nazaire. Son littoral se prolonge sur 9 km de sable. De nos jours tout comme sa voisine Saint-Cyprien, la commune se répartie entre le cœur de village Canet-Village et la station balnéaire Canet-Plage, tous deux fondés à des périodes bien diverses.
La première mention écrite connue du nom de Canet apparue dès le début du 11e siècle, en 1017 sous la forme de "Kanedo". Devenue Castellum de Caned puis Canetum en 1052, il faudra attendre 1118 pour voir apparaître la forme actuelle de Canet.
Suite à sa fusion avec la commune limitrophe de Saint-Nazaire en 1971, elle deviendra Canet-en-Roussillon-Saint-Nazaire jusqu'à leur séparation en 1983.
Ses origines semblent remonter à presque 3 000 ans, à la vue des deux nécropoles découvertes à la fin du 19e sur les sites de Bellevue et des Hospices par le docteur Albert Donnezan.
Principalement localisées près de points d'eau, ces nécropoles étaient constituées de champ d'urnes servant de sépulture.
Durant l'antiquité, c'est au Puig del Baja dernière hauteur dominant les basses-terres de l’embouchure de la Têt qu'il semble qu'une population se soit installée. Grâce aux fouilles qui y ont été conduites sont apparus les vestiges d'une ferme et de deux silos gallo-romains.
Situé à proximité de l'oppidum (village fortifié antique) de Ruscino qui deviendra plus tard Château-Roussillon, le village de Canet bénéficia de toute l'importance de celui-ci au niveau du transport et commerce de denrées vers l'Empire romain.
Sous le règne de Gausfred II, comte du Roussillon, l'habitat se fixa sur le site de l'actuel village légèrement surélevé, du fait de l'insécurité grandissante sur le littoral. Sur la partie haute du village, un château sera construit au 11e siècle afin d'y accueillir les seigneurs de Canet. Il deviendra par la suite château vicomtal.
L'église Saint-Jacques
Au 13e siècle le village de Canet est protégé par une enceinte fortifiée comportant pas moins de quatorze tours dont quelques-unes subsistent encore et notamment la tour « de la bascule » dans la rue du même nom, la tour « de la vierge ». Incrustés dans un des anciens murs de l'enceinte fortifiée, 6 boulets de canon témoignent du siège de 1641 au 7 de l'avenue Sainte-Marie.
📷Tour « de la vierge »
📷 Tour dite « de la bascule ».
📷 6 boulets de canon au 7 de l'avenue Sainte-Marie
La première église Saint-Jacques plus spacieuse supplantera la chapelle castrale Saint-Martin édifiée à proximité du château vicomtal. Elle apparaît en 1241 dans le testament de Raymond de Canet, qui souhaite être enterré dans le cimetière de cette dernière qui se situe en dehors des murs d'enceinte.
En 1343, Pierre IV d'Aragon entre en guerre avec le royaume de Majorque. C'est cette même année que l'église Saint-Jacques sera détruite après le siège de Canet.
En 1364, une nouvelle église sera construite intra-muros. Achevée en 1408, elle sera adossée à une des tours des fortifications du village.
L'édifice de style gothique est construit en brique cayrou et est composé d'une nef unique flanquée de trois chapelles de chaque côté.
Son clocher-tour de 25 m de hauteur fut élevé sur une des tours des remparts du village. Les cinq cloches qui composent son carillon sont datées de 1897.
Malgré qu'à la fin de la Révolution française, en 1794, la quasi-totalité du mobilier de l'église fut brûlée sur la place du village, l'on peut cependant découvrir à l'intérieur différents mobiliers, dont certains issus de la chapelle castrale Saint-Martin.
L'église Saint-Jacques subira plusieurs campagnes de construction et restauration au 16e, 17e et 19e siècle dont la dernière dans les années 1990.
Les hameaux de Canet
Au Moyen Âge le peuplement de Canet ne se limite pas à l'actuel village. Il comptait sur son territoire d'autres petits hameaux aujourd’hui disparus. Pour l'un d'entre eux, l'on peut encore de nos jours déceler quelques vestiges.
Sur la rive droite de la Têt à l'extrémité ouest de la commune apparaît le village de Vilarnau mis à jour lors du tracé de la voie rapide entre Perpignan et Canet-en-Roussillon en 1996.
Les fouilles entreprises ont permis la découverte de la seigneurie de Vilarnau mentionnée dès le 11e siècle, divisée entre Vilarnau d'Amunt et Vilarnau d'Avall.
Vilarnau possédait sa propre église paroissiale Sant Cristau de Vilarnau et son propre château de Vilarnau de Dalt. Les seigneurs de Vilarnau étaient des vassaux des vicomtes de Canet.
Après une division au sein de la famille Vilarnau, les différentes propriétés de la seigneurie furent dispersées, l'église offerte en don au monastère de Vallbone situé dans les Albères, le château offert en dote.
Il semble que la disparition du village médiéval soit consécutive aux attaques des troupes du Roi d'Aragon associées à l'épidémie de peste qui sévissait au milieu du 14e siècle. Dans l'environnement de l'église, un très important cimetière fut mis à jour contenant de nombreuses sépultures dont les analyses d'une entre elles ont fait apparaître la présence du bacille de la peste à l’origine de la grande peste noire de 1348.
Au nord-ouest du village toujours sur la rive droite du Têt était situé un hameau du nom de Sant Miquel de Forques, mentionné dès l'an 982. Il possédait sa propre église paroissiale Sant Michaelis de villa Forcas qui dépendait du monastère de Sant Pere de Rodes en Catalogne Sud.
Par la suite l’église Sant Michaelis devint ermitage à partir de 1488 jusqu'à la Révolution française, période où les lieux de culte ne servant pas de paroisse furent fermés. Il semble que le hameau est disparu au cours du 19e siècle.
De nos jours, le stade Saint-Michel de la commune de Canet est installé sur une partie des terres de l'ancien hameau de Saint-Michel.
En 1659 le traité des Pyrénées fait entrer le Roussillon dans le royaume de France.
En novembre 1661, Louis XIV instaure la gabelle du sel, ce qui provoquera la colère des habitants du Roussillon, le sel étant à l'époque indispensable à la conservation de l'alimentation et à la nourriture du bétail. Les salins de Canet situés au sud du territoire près du lieu-dit "El Esparro" furent confisqués et placés sous bonne garde. Neuf années plus tard en 1670, les salins de Canet sont à l'abandon.
L'inactivité de l’étang en fit de véritables marais pestilentiels. Un foyer de fièvres paludéennes endémiques prit des tournures d’épidémies. Il faudra attendre 1803 pour que le maire de Canet de l'époque, Jacques Bonet, lance le dessèchement des marais en creusant des canaux de drainage.
Au 20e siècle, le territoire de Canet entreprend sa mutation. Canet sera une des plages de sable fin les plus populaires de la côte catalane, point de rencontre de tous les habitants des Pyrénées-Orientales.
En 1909, Canet-Plage est officiellement classée "station balnéaire".
Des premiers bains de mer à la station balnéaire.
Si se baigner dans la mer semble être, une pratique banale de nos jours, il n'en est rien au 18e siècle. Venue d'Angleterre, cette pratique a pour origine les « bains hydrothérapiques » qui étaient censés guérir de nombreux maux.
La baignade étant encore peu répandue, car rares sont les personnes qui savent nager. Les baigneurs ne s’aventurent jamais très loin du rivage ou alors à l'aide de cordages tendus au ras de l’eau leur permettant d’aller voir jusqu’où ils ont pied. À l'époque hors de question d'étaler sa serviette de plage dans le sable.
Canet sera une des plages de sable fin les plus populaires de la côte catalane, point de rencontre de tous les habitants des Pyrénées-Orientales. Une certaine Louise Lombard ouvrira en 1849 un des premiers établissements destinés à promouvoir les bains de mer à Canet. Équipés comme il se doit d'un bar, restaurant, hôtel, écurie, l'établissement poursuivra son activité durant une vingtaine années.
Au 19e siècle, c’est à chaque municipalité que revient la lourde charge de veiller au respect de la pudeur sur ses plages. Pas de monokini, mais les costumes de bain de l’époque, en coton épais ou en laine et presque toujours noirs, qui recouvre le corps du col au jarret. Mention spéciale pour les femmes avec leurs maillots "quatre pièces", pantalon, tunique, ceinture, bonnet voir "cinq pièces" pour celle qui rajoute à cela le corset de bain afin de maintenir leur taille de guêpe en toutes circonstances.
En 1854, le maire de Canet, Julien Canal prendra un arrêté afin de réglementer l'accès à la plage. Afin d'éviter toutes impudeurs, il mit en place une plage pour hommes et un autre coin réservé aux femmes séparé par des piquets à ne franchir sous aucun prétexte. Les baigneurs devaient se changer dans des baraques de plages installées spécialement à cet effet.
En septembre 1900, Canet voit sa plage reliée à Perpignan par un tramway à voie métrique établie en accotement de route sur 13 km. Sur cette ligne, le trafic est considérable le dimanche conduisant les habitants de Perpignan et alentours à la plage de Canet. En 1909, Canet-Plage est officiellement classée "station balnéaire".
Au fur et à mesure, le paysage le long de la plage évolue. De nombreuses constructions voient le jour. Les petites maisons de plage pour passer le week-end et les vacances sont remplacées par de nombreuses résidences proposant des appartements aménagés.
Après les années 30, avec l'arrivée des congés payés, c'est l'âge d'or du Canet qui commence.
La Seconde Guerre mondiale marquera une pause dans cette évolution fulgurante avant les années 60, où les promoteurs immobiliers investiront sur la station balnéaire.
La ligne de tramway de Canet bien que très fréquentée, fermera le 1er janvier 1954, car malgré qu'elle soit construite en accotement, il est nécessaire récupérer son emprise pour élargir la route afin de répondre à la hausse du trafic automobile. Dès lors des autocars remplaceront les tramways.
Le château de l'Esparrou.
Sur le territoire de Canet, l'architecte danois Viggo Dorph-Petersen à l'origine des châteaux de Valmy et d'Aubiry dessinera deux châteaux, le château de Rey en 1875 situé au nord-ouest de l'étang de Canet, et le château de l'Esparrou en 1889.
Etang de Canet-Saint-Nazaire
Situé dans la partie sud du territoire de Canet-en-Roussillon, l'étang de Canet-Saint-Nazaire est une lagune du littoral, d'origine marécageuse, située à cheval sur les communes de Canet-en-Roussillon et Saint-Nazaire. Il est classé depuis 1998 dans le réseau écologique des sites européens "Natura 2000".
À l'
L' Arboretum.
Plus qu'un simple jardin botanique, l’Arboretum de Canet-en-Roussillon offre la possibilité de découvrir une collection de végétaux de climat méditerranéen des cinq continents ainsi que des plantes remarquables, voire rares sur une surface de 14 hectares.