
Sorède
Sorède Pyrénées-Orientales Occitanie
Situé au pied du massif des Albères, le territoire de la commune de Sorède ( Sureda) de 3 460 hectares est majoritairement constitué par une partie de la forêt domaniale des Albères, abritant des pins Laricio de Corse centenaires, des châtaigniers et des hêtres majestueux.
La commune s'étage de 38 mètres en plaine à 1 241 m d'altitude, non loin du Puig Puig Neulós partagé entre les communes de Laroque-des-Albères et Sorède.
Trois chaînons se dessinent sur cette partie du piémont des Albères qui enclavent deux vallées principales : la vallée de la "Farga" à l'ouest plus connue sous le nom de « vallée Heureuse » et la vallée de "La Vall" ou "Vall de Montbran" à l'est.
Au cœur de ces deux vallées coulent à l'ouest la rivière de Sorède ou Tassio qui prend sa source au pied du Puig Neulos, et à l'est la Massane. Ces petites rivières fraîches et discrètes peuvent cependant prendre un visage complètement différent en cas de mauvais temps.
Niché dans un cadre verdoyant et paisible, Sorède est un village dynamique qui préserve le charme et l'authenticité des villages catalans.
Le village, aussi connu sous le nom de "perle des Albères" est bâti en piémont du massif de part et d'autre du Tassio, et compte environ 3270 habitants.
Mentionné pour la première fois en l'an 898 dans les écrits, il est désigné sous les termes de locum "Sunvereta". Au gré des siècles, la toponymie évoluera en Sureta, puis Sureda, francisé en Sorède au 18e siècle. Le village tire son nom de la présence des forêts de chênes-lièges environnantes (en latin suber : liège, suffixe -eta, donnant subereta : « forêt de chêne-liège").
Le village s'est construit autour du "Castrum de Sureda". Les vestiges de cet ancien château sont situés dans le centre de la ville, à côté de l'église paroissiale Saint-Assiscle et Sainte-Victoire. Bâti aux alentours de l'an 950, il appartenait à la seigneurie de Sureda.
Comme en témoignent certaines cartes d'état-major, l'emplacement de l'ancienne "Farga d'en Delcròs" au lieu-dit Al Martinet, deviendra "Farga", puis sous l'urbanisation moderne " la Vallée Heureuse".
Le territoire de l'ancienne commune de La Vall (La Vall de Sant Martí de Montbran), voie de passage naturelle vers la Catalogne sud, sera rattaché à celle de Sorède le 18 décembre 1822.
Au cœur de village à découvrir, l'église paroissiale de Sant Assiscle Glorios y Victoria Hermosa (Saint-Assiscle et Sainte-Victoire).
Une première église paroissiale située dans la vieille ville fut mentionnée dès 1052, dans un document du monastère de Sant Genís de Fontanes. Cette première église, probablement romane (ou préromane) fut détruite vers la fin du 13e siècle.
Au 14e siècle, un nouvel édifice fut reconstruit à son emplacement actuel, à côté du château seigneurial. À nouveau détruit, il sera remplacé en 1733 par l'église actuelle. Le portail, sur le côté sud, mentionne la date de construction : " Populus me fecit 1733 " (Le peuple m'a fait).
À nef unique, orientée vers le nord, elle est ornée de six chapelles latérales et terminée par une abside pentagonale.
Son clocher-mur daté du milieu du 18e siècle est orné de deux cloches, l'une au son clair de 1709, l'autre "campana grossa" de 1818.
De grands travaux de réfection furent entrepris au cours du 19e siècle, avec notamment l'ajout d'une voûte en croisée d'ogives et la construction d'une tour pour abriter l'horloge communale, en prolongement du clocher-mur.
À l'intérieur, l'église ayant souffert de pillages et notamment durant la Révolution française, l'on découvre le Retable du Rosaire, œuvre anonyme du début 18e siècle, situé dans une chapelle latérale, et quelques statues des saints patrons de Sureda.
L'église Sant Aciscle et Santa Victòria de Sureda ne fait pas partie des édifices classés au titre des monuments historiques.
La vallée de La Vall
Elle est nichée au creux des gorges du même nom, à mi-distance entre le château d'Ultrera au nord-ouest et la tour de la Massane (Torre de Maçana) au sud-est.
Accessible depuis la route départementale D2, entre Sorède et Argelès-sur-Mer, il faut prendre une petite route se dirigeant vers le sud en direction de l'église Saint-Ferréol de la Pava et qui se poursuit ensuite vers le hameau de La Vall.
Au fond de la vallée s'écoule la rivière de la Massane (Maçana) du sud vers le nord et bifurque vers l'ouest un peu avant le hameau de Lavall. Elle prend sa source au col de la Maçana, au sein de la réserve naturelle nationale de la forêt de la Massane à 968 mètres d'altitude. Ce parcours montagneux, sauvage et boisé laisse apparaître les gorges de la Vall.
Calé entre la Cova de la Tortuga, abri sous roche où furent retrouvés des silex de l'époque néolithique, et le Roc de Montbran, le lieu fut mentionné au 9e siècle sous le nom de Vallem Sancti Martini, devenu par la suite Lavall, avant d'être francisé en 1793, en Lavail.
À découvrir l'église Sant Martí de Montbram.
Une première église sur ce lieu fut mentionnée dès 823 dans un précepte de Louis Le Pieux.
Vers l'an 800, des moines bénédictins vinrent s'installer à La Vall pour y fonder un monastère. Trop isolé, il finira par être transféré à Saint-André.
L'église Sant Martí de Montbram fut la "cella" primitive de l'abbaye de Saint-André, transférée au 11e siècle.
Initialement dédiée à Saint-André, elle fut placée sous le patronage de Saint-Martin lors de sa reconstruction au 12e siècle à son emplacement actuel.
Elle présente une nef unique à voûte en berceau brisé, fermée par une abside semi-circulaire et surmontée d’un petit clocher-mur à deux colonnes de pierres maçonnées à cloche unique.
En 1992, une importante campagne de travaux de restauration de l'édifice fut engagée.
Les associations locales PASTOR et Saint Assiscle et Sainte Victoire, ont contribué à la rénovation des sculptures de Saint Galdric, la Croix et celle d’un Christ. L'antependium (devant d'autel) du 18e siècle a lui aussi fait l'objet d'une belle restauration.
Elle accueille chaque année pour le 11 novembre de nombreux paroissiens, à l’occasion de la fête de Lavail.
Le sentier des Casots.
Dernière étape à découvrir à Sorède, entre le village et l'ermitage de Notre-Dame du Château .
Tout comme à Laroque-des-Albères, on retrouve la trace sur le piémont du massif, du pastoralisme des villageois de l'époque qui avec la permission du seigneur de Sureda défrichèrent et travaillèrent la terre des Albères.
Ce droit d'usage appelé “Taillats i sembrats”, fit apparaître de petits abris de pierres en pierre sèche sur des emplacements en terrasses appelés "casots" disséminés à travers le maquis et les chênes-lièges.
Un sentier balisé inauguré en 2018 "Le sentier des Casots" permet de découvrir ces lieux de vie et abris restaurés par l'association PASTOR.
La Font del Pardal.
Les sources et fontaines du massif des Albères font la richesse du patrimoine local. Sur ce sentier non loin du casot Pideil à découvrir la "Font del Pardal".
Tombée dans l'oubli après avoir été un lieu très prisé dans les années 60, elle fut restaurée elle aussi par l'association patrimoniale PASTOR de Sorède.