Thuir

21 km

Thuir Pyrénées-Orientales Occitanie

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Thuir ~ Tuïr, "capitale" des Aspres est une terre de vignobles, rendue célèbre par son apéritif Byrrh.
On ne peut cependant la résumer qu'à cela.

 


Située au pied des premiers contreforts du Canigó, la ville de Thuir est située à 23 km de la mer Méditerranée et 35 km à vol d'oiseau du Canigó. Composée d'environ 7635 habitants, elle est aussi représentée comme la "porte" des Aspres. Depuis le Moyen Âge, la ville de Thuir bénéficie d'un système d'irrigation remarquable, avec le canal de Perpignan au nord et celui de Thuir plus au sud. 



Ancienne cité médiévale fortifiée citée dès 953 dans les écrits, elle recèle bien des trésors de son passé. 
À la fin du 11e siècle, la ville était au pouvoir des comtes de Besalu, puis elle passa aux mains des comtes de Barcelone qui en conservaient jalousement le contrôle. Elle deviendra par la suite ville royale.
Protégée par une première ligne de fossés, murs de défenses et porte "portal de San Pere", une deuxième enceinte de fortification sera construite en 1287 sur ordonnance royale de 1286. 

 



 

Elle est une des seules à avoir conservé un quartier appelé « La Cellera », autour de son église Notre-Dame de la Victoire. Une grande place circulaire existe toujours de nos jours (Place de la Cellera) autour de laquelle se trouvait la chapelle d'origine de Thuir, le cimetière, le château du seigneur de Thuir ainsi que quelques petites maisons, différentes granges, étables, bergeries et écuries, construites à l'intérieur des remparts protégeant la butte.

 



La butte sur laquelle repose l'église Notre-Dame de la Victoire était autrefois une colline boisée. L'édifice actuel fut bâti sur les vestiges de l'ancienne chapelle d'origine de la ville dédiée à Saint-Pierre. La première pierre de l'édifice fut posée en 1785, mais la Révolution Française ayant éclaté, il faudra attendre le mois d'octobre 1816 pour y voir célébrer la première messe. 



L'église Notre-Dame de la Victoire renferme une construction traditionnelle des églises du Roussillon construite à partir du 18e siècle. Elle est constituée d'une vaste nef en plein-cintre, soutenue par cinq arcs-doubleaux. Deux chapelles latérales situées devant le chœur forment le transept. 
À l'intérieur, l'on peut découvrir un bénitier daté de 1708, deux cloches de 1686, et un grand orgue de 1864, ainsi que plusieurs retables datés du début du 19e siècle.
La pièce maîtresse de l'église Notre-Dame de la Victoire reste la Vierge à l'Enfant assise datée du 13e siècle. Vierge noire, car elle a la particularité d'être en plomb, ses origines légendaires remonteraient à l'époque du règne de Charlemagne. Elle fait l'objet en Roussillon d'une grande dévotion et elle régulièrement portée en procession. L'autel de 'Notre-Dame de la Victoire' est mentionné dans un document de 1567. Un ex-voto de 1756 témoigne du déroulement d'une procession, où la Vierge était portée habillée. Des fragments de tissus de soie, ornés de motifs d'aigles bicéphales, de bouquetins affrontés, qui la recouvraient à la manière d'un manteau sont conservés. Elle est classée au titre d'objet depuis 1892.



Au pourtour de l'église Notre-Dame de la Victoire, des petites ruelles témoignent du passé médiéval et notamment la rue de la Citadelle, qui vous conduira à la Place de la Citadelle.



Légèrement en contrebas, on peut découvrir la place Gabriel Péri anciennement place Royale.
Au 13e siècle, elle était le centre des étals des bouchers. De nos jours elle reste le point de départ des rues commerçantes de Thuir. La fontaine, qui trône au milieu de cette place, fut construite en 1777 et alimentait l'ensemble du village en eau potable. Aux beaux jours, c'est un endroit très recherché pour son ombrage et sa fraîcheur. À voir à quelques pas, une sculpture de l'artiste catalane Marta Solsona, "Literatura".




En descendant, la rue Graffan direction la porte de Perpignan. Située en face de l'entrée de l'Office de Tourisme Intercommunal Aspres-Thuir, elle fut le point d'entrée principal de l'ancienne cité fortifiée. Détruite en 1886, elle fut reconstruite pour le passage à l'an 2000.



Autre témoignage du passé médiéval de Thuir les deux tours parfaitement conservées de part et d'autre de la mairie. Datées semble-t-il des travaux de fortifications sur ordre du roi de 1287, elles font partie du réseau de fortifications de la ville, qui correspond à l'axe routier des boulevards qui ceinturent le cœur de ville. (Boulevards Violet, Jean-Jaurès, Marceau et Léon Jean Grégory). 
 



Celle de gauche renferme le musée des Arts et Traditions Populaires. Créé en 1994, il présente une reconstitution fidèle et riche de la vie à Thuir et dans les Aspres, au début du siècle dernier. Ouvert de mai à septembre, on peut y découvrir l’habitat traditionnel, des meubles typiques, vêtements et objets divers.
La tour de droite quant à elle, garde la trace de l'occupation espagnole durant la Guerre du Roussillon de 1793. Un boulet de canon appartenant à l'artillerie du général espagnol Ricardos est incrusté dans ses pierres. Du 29 juin au 21 septembre 1793, Thuir fut le siège du quartier général d'Antonio Ricardos.



À la sortie de la ville de Thuir, sur la D-612, la chapelle Nostra Senyora de la Pietat fut construite en 1415, aux frais d'un notaire de Perpignan appelé Pierre Aybri. De style gothique, elle se dresse sur l'un des cinq chemins royaux de Thuir. Modifiée durant le 17e siècle, elle a fait l'objet de travaux d'aménagement en 2013. À l'intérieur, une statue de la Vierge du 19e siècle côtoie une croix reliquaire.



À l'autre extrémité de la commune en direction de Llupià sur la D-612 se situe la chapelle Sant-Sébastià. Sa construction est elle aussi l'œuvre du notaire de Perpignan Pierre Aybri. Un ermitage y fut fondé en 1415 et fut agrandi au cours du 18e siècle. La chapelle fut restaurée en 1976.