
Llupia
Llupia Pyrénées-Orientales Occitanie
Llupia (Llupià) est située dans la région naturelle des Aspres, à 13 km au Sud-ouest de Perpignan et à 108 mètres d'altitude. La commune compte environ 1940 habitants, répartis sur 688 hectares. Son territoire est séparé par la D612 qui relie Thuir à Trouillas.
La première mention de Llupia est datée de 953 sous la forme de Lupianum, l'orthographe actuelle n'apparaissant qu'au 17e siècle.
Le village en lui-même apparaît pour la première fois en 1019. Une cellera est sans aucun doute née dès le 11e siècle autour de l'église. Cependant, elle devint tour à tour maison seigneuriale, maison forte puis château.
En 1091 apparaîtra une famille dite "de Llupia", qui va posséder la seigneurie du village, dépendante des vicomtes de Castelnou. Après le traité des Pyrénées, le Roussillon est définitivement cédé à la France, contraignant les Llupia à l'exil ; ils s'installeront à Barcelone.
Un acte écrit de la commanderie templière du Mas Deu concerne la donation, en 1136, d'une « partie de la cellera » de Llupia où est fondée l'église dédiée à Saint-Thomas.
L'église paroissiale Saint-Thomas de Llupia, est un édifice d'origine roman à nef unique, à voûte en plein cintre, daté sans doute de la deuxième moitié du 11e siècle, qui fut fortement remanié, notamment au 14e siècle et au 18e siècle avec l'ajout de chapelles latérales.
Parmi les objets mobiliers, on notera d'abord un tableau du 16e siècle, œuvre du Maître de Llupia. Artiste de culture flamande ou germanique venu s’installer en Catalogne au 16e siècle, il est l’auteur du retable baroque de l’église Saint-Thomas de Llupià. En 1998, les restaurateurs du Centre de conservation et de restauration du Conseil général des Pyrénées-Orientales firent une découverte spectaculaire en restaurant le retable du maître-autel baroque de l'église paroissiale Saint-Thomas de Llupia. Lors d'une réparation de ce retable, en 1886, six panneaux peints provenant de l'ancien retable majeur datant du premier quart du 16e siècle ont été sciés, découpés, badigeonnés, et réemployés en tant qu'éléments consolidateurs.
L'étude stylistique de ces panneaux laisse à penser qu'il pourrait être l'auteur d'autres oeuvres à l'église Notre-Dame -Del -Prat d' Argelès-sur-Mer, à l'église Saint-Pierre de Passa.
À noter la présence d'un autre retable, celui du maître-autel dû au sculpteur Joseph Navarre du 18e siècle.
En 974, est mentionné le hameau de Vilar-Milar, situé à quelques centaines de mètres à l'est du cœur actuel de la commune.
Une église Saint-Sauveur (Sant Salvador) de Vilar-Milar fut mentionnée en 974 et était une possession du monastère de Sant Pere de Rodes. N’étant plus mentionnée après l’an mil, son nom subsiste à travers le Mas Sant Salvador, situé à proximité au sud-ouest de l'église Sainte-Marie.
L'église Santa Maria de Vilarmilà est d'origine romane, constituée d'une nef unique et d'une abside semi-circulaire. Elle est mentionnée en tant qu'église Sanctae Mariae de Villare Milariis en 1163, propriété du Monestir del Camp. Elle deviendra ermitage courant du 17e siècle. On admirera notamment son chevet, à bandes lombardes et à grands arcs aveugles incluants des niches. Une association locale a œuvré à la conservation et à la restauration de cet édifice dont l’usage religieux n’est que ponctuel.