Périllos

Périllos Opoul-Périllos Pyrénées-Orientales

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Plus haut dans la montagne, à environ dix kilomètres au nord d'Opoul,  le village de Périllos est l’un des sites les plus mystérieux des Pyrénées-Orientales.
Avant son rattachement à Opoul en 1972, c'est Périllos qui était la commune la plus septentrionale des pays catalans.



Il apparaîtra dans les écrits en 1100 sous le nom de "Perelons" faisant semble-t-il référence aux poiriers sauvages. Un peu plus tard, il est documenté sous les formes de Perillons et Perellons au 13e siècle. 
Il fut le siège de la seigneurie de Perellons.  En 1100, elle appartenait à Ramon Seguer de Perellons. En 1391, Jean Ier d'Aragon l'érigera en vicomté en remerciement des services rendus par Ramon de Perellós, qui en deviendra donc le premier vicomte.



📷 ©Romain Bréget  



📷 ©Romain Bréget  


Sur les hauteurs du village dominent les ruines de ce qui fut le château de Perellós. C'était une tour carrée de 5,6 m entourée d'une petite enceinte fortifiée. Des murs du château seuls les murs nord et est atteignant une hauteur de 8 m sont restés dressés.
Au sud-est du château fut construite l'église paroissiale Saint-Michel~Sant Miquel de Perellós. Cette église est documentée pour la première fois en 1215, lorsque Ramon de Barres a fait don au prieur de Santa Maria d'Espirà de l'Aglí d’herbes et de droits de pâturage dans les paroisses de Sant Miquel de Perellós et Sant Llorenç d'Opol. C'est une église romane à nef unique couverte d'une voûte en berceau avec abside semi-circulaire. 



📷 ©Jcb-caz-11 



📷 ©Romain Bréget  


À partir du 19e siècle, le nombre d'habitants va fortement décliner. Si en 1858, le village comptait encore 98 habitants, un siècle plus tard en 1954, ils ne sont plus que 8.
Le phylloxéra détruira les vignes, alors l'une des rares ressources. Une mortalité infantile croissante, qui mettra fin au développement de la population. En 1912, ce sont les 4 bébés de l'année qui moururent. Puis, la Grande Guerre emporta les hommes valides. Les femmes laissées veuves partirent alors pour Opoul. À la veille de la Deuxième Guerre mondiale, il n'y avait plus que 33 habitants, mais la guerre acheva le village. La dernière naissance dans le village fut enregistrée en 1916.



Le 11 janvier 1963, l'avion "Le Constellation", en route pour sa base de Francazal, près de Toulouse, ne reviendra pas d’un exercice de sauvetage en mer près du cap Béar. Il s'écrasera sur le mont Pla à 400 m d'altitude. Ironie du sort, l’avion était affecté au service public de recherche et de sauvetage des victimes de naufrages en mer ou d’accidents aériens en zone montagneuse. Ce jour-là, un brouillard intense recouvrait les Corbières Catalanes. De multiples questions se posent encore quant aux raisons de cet accident : mauvaise estimation des altitudes, instruments de bord inefficaces parce que déréglés .... Cet accident fit 12 victimes.



Le dernier habitant, un berger, s’en alla en 1970, et le 19 novembre 1971, Périllos sera rattachée à Opoul pour former la commune d’Opoul-Périllos.



Terre De Pierres

Depuis 2006, Périllos reprend vie grâce à l’Association Terre de Pierres, qui restaure peu à peu le village durant l’été.



📷 © Clostridium