Canal Paul Riquet, sites de la Sagnette et de la Soulsoure

Saint-Hippolyte Pyrénées-Orientales Occitanie

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📷 Barraca de l'Association "Bonança"


Au nord de la commune de Saint-Hippolyte en direction de l'étang Salses-Leucate court sur environ 2 km tout en ligne droite un petit canal.
Baptisé du nom de "Canal Riquet" ou "Canal de Saint Hippolyte", il se jette dans l'étang  au lieu-dit "La Font del Port".



📷 Canal Paul Riquet


Petit rappel de l'histoire. En 1659, la France annexe le Roussillon et une partie de la Cerdagne lors du Traité de Pyrénées.
En 1666,  Pierre-Paul Riquet, baron de Bonrepos, fermier général des gabelles du Languedoc et du Roussillon et entrepreneur français, débute la construction du Canal Royal du Languedoc (Canal du Midi) qui durera 15 ans jusqu'en 1681. Mort en 1680 Pierre-Paul Riquet n'en verra pas l'inauguration. Il sera à l'origine de nombreux autres projets et notamment celui du "Canal du Roussillon".



📷 Agulla grossa


L'histoire du "Canal du Roussillon" débute en 1686  avec le célèbre Vauban. À l'époque Commissaire général des grands travaux de guerre, il est en charge de la direction des forteresses, mais aussi celle des voies d'eau. 
Reprenant le projet de tracé de Paul Riquet, le canal devait relier Port La Nouvelle à Saint Hippolyte en traversant l’étang de Bages ainsi que l’étang de Salses-Leucate.  Christophe Rousselot ingénieur et directeur des fortifications du Roussillon envisagera même des ramifications jusqu'à l'étang de Canet et même Ille-sur-Têt.



📷 Font del Port


L’idée était de pouvoir si nécessaire apporter  troupes et matériels d’armement en cas de conflit avec l’Espagne sur ce nouveau territoire.
Le projet du "Canal du Roussillon" commencera par le creusement  de ce tronçon de canal à partir de Saint Hippolyte en 1691

Mais très vite le risque de guerre s’éloignant et par faute d'argent, le projet ne sera pas poursuivi. 


Aujourd’hui, bordé par une rangée de platanes il conduit à l'embouchure de l'étang et à la "Barraca" de l'Association "Bonança". À découvrir cachées derrière les roseaux de magnifiques barques catalanes restaurées ou attendant de l'être par l'association Bonança qui depuis 1996 a pour vocation  la protection du patrimoine maritime et la restauration de barques catalanes.



De part et d'autre du canal,  des petits chemins. 
Celui de gauche vous conduira au site de la Sagnette, une zone humide de 7 ha. Au milieu des tamaris se cache une table d'orientation qui permet de découvrir au-delà du paysage, de nombreuses informations sur la faune et la flore du site Natura 2000 ainsi qu'un observatoire à oiseaux.



Celui de droite vous fera découvrir le site de la Soulsoure et les petits sentiers permettant de le traverser. On peut y croiser la sterne naine, l'aigrette garzette mais aussi le héron pourpté ou bien encore le balbuzard pêcheur. Le site abrite aussi deux espèces de tortues  jugées d'intérêt communautaire, l’émyde lépreuse et la cistude d’Europe dont les populations sont aujourd'hui menacées. 



📷 Emyde lépreuse



📷 Aigrette garzette



📷 Héron pourpté


On trouve sur le site de la Soulsoure quelques "barracas"  sur des parcelles privées pour certaines ayant été construites par les pêcheurs au début du 20e siècle. 
Des ganivelles ont été installées afin de protéger la Soulsoure, de sentiers "sauvages" mettant en péril l'équilibre du site.



📷 Balbuzard pêcheur