Ermitage Notre-Dame de Domanova

Rodes Pyrénées-Orientales Occitanie

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Au cours du Moyen Age, le territoire de Rodès connus de nombreux petits hameaux et village de nos jours quasiment tous disparus. Plusieurs noyaux d'habitations apparaitront celui de Croses, de Domanova,  de Ropidera et un peu plus tard sur le site du village de Rodès.

La population s'installa entre autre au pied du Canigó dans la  vallée de la Ribera de Croses, dans le village aujoud'hui disparu de Croses.



Sur les hauteurs à 325 m d'altitude, une maison forte nommée Doma Nova ~ Maison Nouvelle  fut construite. Documentée dès 942, elle appartenait à la famille de Domanova et possédait sa propre chapelle.
Quelques années plus tard au cours du 11e siècle, la famille de Domanova considérant ne pas être suffisamment protégée sur la colline, fit construire dans la vallée de la Via Confluentana, le castellum Rodenis mentionné en 1068, le château de Rodès.


La "Doma Nova" continuera cependant d'être utilisée ainsi que sa chapelle. Cette dernière apparaitra en 1293 comme "Ecclesia Sanctae Mariae". Au cours du 14e siècle, elle deviendra église paroissiale en remplacement de l'ancienne l'église du village en contrebas Sant Miquel de Croses.
Un peu plus tard cependant, la construction du nouveau château de Rodès ayant provoquait un déplacement de la population, Domanova jusque là église paroissiale cèdera sa fonction en 1571 à l'église Notre-Dame de l'Assomption au village de Rodès.
En 1580, quelques années après le Massacre de la Saint-Barthélemy, les Protestants incendièrent l'édifice et tuèrent un ermite qui s'y était installé.
Puis viendra au 17e siècle la grande époque des ermitages. Celui de  Domanova est considéré comme un des plus importants du Conflent.


L'ermitage  Nostra Senyora de Domanova n'étant plus une paroisse disparaîtra tout comme beaucoup d'autres, avant d'être rachetée par la municipalité de Rodès.

Si l'édifice primitif  était divisé en deux nefs, l'une dédiée à Saint-Michel l'autre à la Vierge, elles furent reunies pour n'en former plus q'une seule lors des  travaux entrepris au cours du 17e siècle. De son style roman, l'ermitage a conservé ses murs latéraux, son portail sud orné de ses ferrures.
L’édifice est classé monument historique depuis 1994.



À l'intérieur,  deux tableaux du 19e siècle retraçent les scènes historiques et légendaires de l'ermitage de Domanova (Découverte de la Vierge et Attaque de l'ermitage) J. OROMÏ.
L'on peut aussi admirer parmi le mobilier,  le retable du maître-autel du début 18e,  comportant cinq grands panneaux sculptés consacrés à la vie de la Vierge dont la réalisation fut attribuée à l'atelier de Joseph Sunyer. 
Un autre retable plus ancien du 15e lui aussi dédié à la Vierge
fut endommagé par les Huguenots vers 1580, et maladroitement repeint au 17e siècle. 

L'ermitage de Domanova conserve aussi une collection d'ex-votos peints entre la fin du 17e et le début du 19e siècle, classés à titre d'objets aux Monument Historiques en 1978.


L'ermitage de Notre-Dame de Domanova est étroitement lié à une légende retracant la découverte d'une statue de la Vierge par un agneau égaré d' un troupeau.
Le Père dominicain Narcís Camós dans son livre « Jardín de María plantado en el Principado de Cataluña », publié en 1657, a tenté de recenser tous les lieux où un culte était rendu à une image de la Vierge. 
L'ermitage de Domanova y fut bien sur cité :
 « Un petit agneau d’un troupeau, paissant en ces lieux, s’isolait quelquefois et comme cela donnait des soucis à son berger, il le suivit pour ne pas le perdre. Il le trouva sous un genévrier, prosterné, la tête levée, regardant la dite plante, comme s’il voulait signaler au berger, qu’il devait regarder là-haut. Il le fit enfin et vit la Sainte image » 

Il est dit qu'ensuite la statue fut transportée dans l'ancienne église paroissiale Saint-Michel au village des Croses en attendant  la construction de la nouvelle église à l'endroit où la statue de la Vierge avait été découverte.