
Borne 602, Cova Foradada
Cova Foradada Cerbère Pyrénées-Orientales
602, la toute dernière borne frontière des Pyrénées.
Le 7 novembre 1659 sera signé sur l’île des Faisans, le traité des Pyrénées entre Mazarin, ministre de Louis XIV et Don Luis de Haro, premier ministre du roi Philippe IV d’Espagne qui mettra fin à la guerre de Trente Ans.
La France reçoit le Roussillon, la Cerdagne et le Conflent tandis que l’infante Marie-Thérèse, fille de Philippe IV est promise à Louis XIV.
La délimitation de la frontière avant le traité entre l'Espagne et la France fut durant longtemps sujet à polémique puisqu'il avait été "convenu" qu'elle suivait la "ligne de partage des eaux", bien que très difficile à localiser.
Le traité de 1659 contrairement à une idée reçue ne désignera aucune délimitation. Seul l’article 42 stipule que « les Monts Pyrénées qui avaient anciennement divisé les Gaules des Espagnes seront aussi dorénavant la division des deux mêmes royaumes ».
Il faudra attendre plus de deux siècles avant que le tracé de la frontière ne soit définitivement fixé par Napoléon III empereur des Français et Isabelle II reine des Espagne avec les trois traités de Bayonne des 2 décembre 1856 (frontière depuis l’embouchure de la Bidassoa jusqu’au département des Basses Pyrénées), 14 avril 1862 (des Basses Pyrénées jusqu’au Vall d’Andorre) et 26 mai 1866 (du Vall d’Andorre à la Méditerranée).
Longue de 656,3 km, la frontière entre la France et l'Espagne est marquée par une interruption au niveau de la Principauté d'Andorre. À partir de 1856 la frontière sera matérialisée par 602 bornes et croix numérotées d'ouest en est.
C'est ainsi que l'on retrouve sur le territoire de Cerbère, les bornes frontière :
- 598. Coll de la Farella.
- 599. Coll del Frare.
- 600. Coll dels Belitres.
- 601. Puig de Cervera ou Puig de les Freses.
- 601 Bis. Rajoutée par la commune de Cerbère à proximité de la borne 601 en 1998.
et la dernière comme l'indique l’article 15 du traité de délimitation du 26 mai 1866 :
602. " Croix gravée en dedans de la Cova-Foradada, sur la paroi verticale du côté de terre, à un mètre et demi au-dessus du sol. C'est à cette grotte que se termine, à l'orient, la ligne frontière entre l'Espagne et la France".
Bien drôle d'idée que d'aller installer cette dernière borne frontière 602 dans une grotte marine ouverte au sud du Cap Cervera, qui n'est accessible que par la mer. Mais tout aussi original qu'au Perthus où la frontière passe au milieu de la rue, le trottoir de droite étant en France et celui de gauche en Catalogne Sud.
Depuis 1862 l'Article 9 du traité de Bayonne oblige une reconnaissance des bornes-frontière.
"Les autorités municipales respectives prendront avec l’approbation des autorités civiles supérieures du département et de la province, les mesures qui leur paraîtront les plus convenables pour assurer la conservation des bornes et le remplacement de celles qui auraient été détruites ou enlevées. Elles s’entendront pour que chaque année, au mois d’août, il soit fait de concert une reconnaissance des bornes qui marquent la ligne séparative de leurs territoires, et pour rédiger en commun un rapport destiné à informer les susdites autorités civiles supérieures du résultat de cette reconnaissance."