À la fin du 19e siècle, le territoire de Torreilles connaîtra comme beaucoup d'autres villages l'essor des vins du Roussillon.
Entre 1850 et 1960 siècles, le vignoble roussillonnais va connaître un fort développement. Les paysans du Roussillon constatant que leurs vins se vendent nettement mieux que leurs blés difficiles à cultiver en raison du climat planteront des vignes jusqu'à en faire leur principale culture. Cette grande impulsion du vignoble est aussi consécutive à la construction des chemins de fer, permettant de convoyer le vin vers le Nord de la France, et plus loin.
En 1816, le vignoble représentait environ 30 000 ha. À la fin du 19e siècle, il ira jusqu'à atteindre 68 000 ha en 1878.
L'activité viticole se maintiendra jusqu'aux années 1960, avant de chuter, la surface consacrée à la vigne dans les années 2010 ne représentant plus qu'environ 24 000 ha.
En 1863, un petit puceron jaune venu de l'Amérique appelait "phylloxéra" entamera ses ravages et dévastera les vignobles du Gard, de I ‘Hérault et d'une partie de l'Aude en épargnant pour un temps les Pyrénées-Orientales.
C'est en 1878 que les premières traces du "ravageur" apparaîtront en Conflent. Cette quinzaine d'années permettra aux vins du Roussillon de connaître un essor fulgurant.
L'unique solution pour combattre ce fléau sera d'arracher les ceps, et d'en replanter de nouveau en utilisant des plants américains sur lesquels seront greffés les cépages roussillonnais. Bien que résistant au phylloxéra, ces nouveaux plants seront sensibles aux maladies qu'il faudra combattre à coups de soufre et de sulfatage de cuivre ce qui augmentera considérablement les coûts de production.
La solution, planter davantage de vignes pour pouvoir en tirer un meilleur rendement. C'est sans compter sur les intermédiaires qui malgré la crise du "phylloxéra" achèteront la production aux tarifs le plus bas afin d'en tirer plus de bénéfice.
Afin de lutter contre cette emprise, les premiers syndicats agricoles verront le jour dans les années 1890.
En 1907, la goutte d'eau. L'importation des vins d'Algérie et les vins falsifiés au sucre du nord satureront le marché de consommation, aggravant le déséquilibre entre l'offre et la demande et généreront la chute des cours.
Au printemps 1907, c'est tout le midi de la France qui s'enflamme " La Révolte des vignerons".
Dans les départements du Gard, de l'Hérault, de l'Aude et des Pyrénées-Orientales, les foules s'assemblent, le 17e régiment d'infanterie de ligne se mutine, les conseils municipaux démissionnent collectivement.. Malgré la répression organisée par le cabinet de Georges Clemenceau, cette révolte permettra la mise en place de nombreux textes au parlement et notamment la loi protégeant le vin naturel contre les vins trafiqués, la déclaration par tous les propriétaires de la superficie de leurs vignobles ainsi que les déclarations de récolte et de stock.
Le 21 octobre 1907, un autre décret instituera le « service de la répression des fraudes ».
C'est ainsi que quelques années plus tard, apparaîtront les premiers groupements de viticulteurs. Une fédération nationale sera créée ainsi que près de 350 coopératives vinicoles en Languedoc-Roussillon entre 1920 et 1939.