La Maternité Suisse d'Elne a joué un rôle essentiel dans l'accueil de 1939 à 1944, de 597 enfants de 22 nationalités différentes, sauvés des camps d'internement grâce à Elisabeth Eidenbenz et aux organisations humanitaires suisses.
À la même époque, dans la villa Saint-Christophe de Canet-Plage du 1er avril 1941 au 4 février 1943 ce fut plus de 200 enfants, âgés de 3 à 15 ans, qui y trouvèrent un havre de paix.
Au même moment, de juillet 1941 à novembre 1942, la villa Saint-Jean de
Banyuls-sur-Mer fera office de pouponnière afin de pallier au manque de place à la Maternité d’Elne.
À cette époque Joseph Géraud, originaire de Banyuls est docteur à la maternité d'Elne. Devant la difficulté pour Elisabeth Eidenbenz de trouver un bâtiment adapté pour accueillir les nouveau-nés et les jeunes enfants de santé fragile issus du camp de Rivesaltes, il lui proposera la location de sa maison familiale. Après quelques visites, la villa sera louée par le Cartel Suisse de Secours aux enfants victimes de la guerre (organisme regroupant 21 associations caritatives suisses) pour en faire une pouponnière.
La villa Saint-Jean située en front de mer au Fontaulé permettait d'accueillir une quarantaine d'enfants et quelques mères. Après quelques travaux d'aménagement et la réception du matériel nécessaire à l'accueil des enfants, la Villa fut confiée à la direction de Mlle Madeleine Durand secondée d’une infirmière Melle Muller et deux ou trois aides-soignantes. Les jeunes enfants remis sur pied pouvaient alors profiter du jardin de la villa ainsi que des promenades en plein air en bord de mer.
En novembre 1942, les troupes allemandes envahissant la zone libre et notamment les côtes du sud de la France redoutant un débarquement allié, la pouponnière accompagnée de sa directrice sera déplacée vers Elne avant d'être transférée dans le Tarn prés de Castres.
La villa Saint-Jean sera occupée jusqu'en août 1944 par les troupes allemandes, avant d'être réquisitionnée de juin 1946 à octobre 1947 afin de loger les prisonniers allemands volontaires pour le déminage de la Côte Vermeille.
La villa Saint-Jean sera vendue en 1960 au Laboratoire Arago qui la fera démolir et fera construire à la place en 2013 la résidence étudiante.
Moins connu que la Maternité Suisse d'Elne, ou la Villa Saint-Christophe de Canet, le rôle de la Villa Saint-Jean de Banyuls-sur-Mer a été retracé au travers d'un recueil "La Pouponnière de Banyuls-sur-Mer, une annexe de la Maternité Suisse d’Elne – juillet 1941 – novembre 1942" édité par l’Association Générations Banyuls.
Un autre livre y consacre un chapitre :
Femmes en exil, mères des camps - Elisabeth Eidenbenz et la Maternité Suisse d'Elne (1939-1944) de Tristan Castanier i Palau.