Dans certains écrits, depuis le 14e siècle, de nombreux tremblements de terre furent recensés dans les Pyrénées. La population apeurée traduira les intensités de certains de ces séismes par "le temps d’un Ave Maria", "le temps d’un Notre Père et d’un Ave Maria".
" Le 2 mars 1373, un grand séisme a lieu dans le Roussillon et toute la Catalogne mais aussi en Aquitaine, dans les Pyrénées et le Languedoc. Sa magnitude est de l’ordre de 4,5° sur l’échelle de Richter. La population est prise de panique. À Perpignan, où le niveau MSK a dû être de IV, on parle même "d’épouvante généralisée".
" Le 3 mars 1373, à Perpignan, un nouveau séisme est ressenti. Avec une même intensité que la veille (IV sur l’échelle MSK), il dure 9 heures alors qu’à Barcelone, les secousses durent trois jours. Son épicentre serait situé à Ribagorza, en Espagne, soit à plus de 60 km de Perpignan".
" Le 2 février 1374, des secousses sont ressenties dans le Roussillon et le nord-est de la Catalogne. De nombreuses tours et petits forts sont détruits ou lézardés."
"1420, le séisme s’étend de Tortosa (province de Tarragone) à Perpignan. Il se manifeste par de fréquents tremblements de terre et des "mugissements souterrains". En Amer, près de Gérone, deux "gouffres de feu d’où sortent des torrents de flammes" s’ouvrent et les gens abandonnent leurs maisons."
Le 2 février 1428, un violent tremblement de terre secoue toute la Catalogne, ainsi que le Roussillon. Il est connu sous le nom de séisme de la Chandeleur.
D'une intensité VIII-IX sur l'échelle MSK (qui en compte 12) et de magnitude 6,5 sur l'échelle de Richter, il a pour épicentre Camprodon, dans la province de Gérone.
Ce séisme marque le paroxysme d'une crise sismique qui commence presque un an auparavant avec un premier événement daté du 23 février 1427. Les répliques qui durèrent plus d'un an provoquèrent de nombreux dommages, comme au monastère Sainte-Marie d'Amer.
Quand survient le séisme de la Chandeleur, les édifices de la région sont déjà fragilisés et c'est sans doute la raison pour laquelle, outre la violence de la secousse, les destructions ont été importantes. Les pertes humaines se chiffreront par centaines dans toute la Catalogne.
À Prats de Mollo, des remparts et édifices sont détruits. Le village subit de tels dommages qu’Alphonse V d’Aragon accorde des indemnités aux victimes, autorise une levée des impôts et crée des revenus exceptionnels pour la réparation des ponts, de deux tours et des remparts.
Le clocher d'Arles-sur-Tech s'effondre.
Le petit monastère de Fontclara à Banyuls-dels-Aspres, qui se trouvait au sud du territoire, près du Tech fut dévasté.
Le clocher de l’abbaye de Saint-Martin du Canigou et une partie de l’église s’écroulent. Certains murs sont détruits jusqu’aux fondations.
L'église St Jacques au château de Corsavy ne résiste pas. La reine Violante, veuve de Jacques 1er d'Aragon, donnera sa permission afin qu'elle soit reconstruite.
Claira subit des écroulements de maisons. À Céret et à Perpignan, la population est prise de panique.
Robin de Molhet (seigneur de Peyrepertuse), en voyage sur ces terres lors du drame, vint en aide aux victimes, ce qui lui valut la reconnaissance d'Alphonse IV.
L'ermitage roman Santa Margarida de Sacot de Santa Pau (province de Gérone) est détruit.
L’un des clochers du monastère de Ripoll (province de Gérone) et une partie de l'édifice sont complètement détruits
À Barcelone, la rosace de Santa Maria del Mar s'écroule sur la population.
Ce tremblement de terre est le plus important séisme historique pour la région des Pyrénées et a un rôle de référence pour les études de risque sismique.