Fort de Bellegarde

7 Rue du Fort Le Perthus

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Situé à la frontière entre les deux Catalognes sur la commune de Le Perthus ~ El Pertús , le Fort de Bellegarde ~ Castell de Bellaguarda fut dans un premier temps une simple tour à signaux de 20 m de haut édifiée par Jaume II de Majorque en 1285. 
Au 14e siècle, les prémices d'un château, d'une enceinte rectangulaire et d'un fossé seront construits. Malgré son emplacement stratégique, il ne connaitra à cette époque que peu d'épisodes guerriers.



À 423 m d'altitude, destiné à surveiller les deux points d’entrée les plus aisés vers la France, les cols du Perthus et de Panissars, c'est à partir de 1659 et du rattachement du Roussillon au Royaume de France par le Traité des Pyrénées, que naîtra sa réelle importance stratégique, époque de guerres ininterrompues entre l'Espagne et la France.



En 1679, Vauban fait valider à Louis XIV son projet de construction du fort. Chef-d’œuvre d’architecture militaire, de forme pentagonale, il sera doté d'un glacis de près d'un kilomètre, d’un fossé puis d'une enceinte composée de cinq bastions : Bastions du Perthus, de Saint André, d’Espagne et du Précipice. 
Il ne sera accessible que par deux portes défendues par un pont-levis, la Porte de France à l'ouest et la Porte d'Espagne à l'est.
Au cœur du fort, une dernière enceinte sera dressée autour de la place d'armes comprenant une chapelle, les appartements du gouverneur, les casernements.
En 1698, un puits de 65 mètres de profondeur et près de 6 mètres de diamètre sera creusé afin d'alimenter en eau le fort en complément des citernes existantes.



Le 25 juin 1793 lors de la guerre du Roussillon, le fort sera pris d'assaut par l’armée du général Ricardos.  Après deux mois de siège et de bombardement, la garnison capitulera. Il faudra attendre le 13 septembre 1794 pour que le fort soit repris aux mains de l’armée espagnole par les troupes du général Dugommier.

Au bastion sud, une stèle fut dressée à la mémoire du Général Jacques François Dugommier d’abord inhumé au fort de Bellegarde, avant d'être transféré au cimetière Saint Martin à Perpignan aux côtés du Général Dagobert.



En 1939, durant la Retirada, des républicains espagnols fuyant Franco furent enfermés en janvier et février 1939 dans le camp d'internement du Fort de Bellegarde.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le fort devint une prison de la Gestapo pour les prisonniers de guerre évadés, républicains espagnols et les passeurs.​



Ses impressionnants remparts, sa chapelle et son fameux puits de 63 m de profondeur seront le lieu que choisiront plusieurs cinéastes dans les années 1970 pour y tourner La Scoumoune avec Jean-Paul Belmondo et Claudia Cardinale, ou bien encore L'Évadé avec Charles Bronson.

Le fort est classé au titre des Monuments historiques depuis 1967.

À découvrir à proximité les vestiges du Trophée de Pompée au Col de Panissars.